L’AUTF tire la sonnette d’alarme : atteindre une part modale de 18 % pour le fret ferroviaire d’ici 2030 semble irréalisable. Entre un réseau sous-investi et les limites financières et humaines de SNCF Réseau, les ambitions affichées risquent de rester lettre morte.

Dans sa contribution à la PPE et à la SNBC, l’AUTF appelle à des actions concrètes :
- Une méthode claire et un calendrier précis pour guider les transformations nécessaires.
- Une révision des soutiens publics au fret, intégrant des leviers fiscaux et économiques.
- Un rééquilibrage urgent entre les arbitrages marchandises et voyageurs.
L’association met également l’accent sur l’importance des infrastructures électriques et demande un soutien massif de l’État et des collectivités territoriales pour accélérer leur déploiement.
Au-delà des ambitions, il est temps d’agir pour que le fret ferroviaire devienne une réelle alternative durable et compétitive. L’enjeu est double : réduire les émissions de CO₂ et garantir la compétitivité logistique des entreprises françaises.
Avec une part modale actuelle de seulement 9 %, la France peine à rivaliser avec ses voisins européens. En Allemagne, cette part atteint 19 %, tandis qu’en Suisse, elle culmine à 35 %. Ces chiffres montrent un véritable retard structurel pour le fret ferroviaire français.
À l’heure où nos voisins démontrent que des politiques ambitieuses et structurées portent leurs fruits, la France doit impérativement revoir ses priorités si elle souhaite rester compétitive dans une économie européenne en transition énergétique.
Source : Sébastien Pillot, expert fret ferroviaire