CFL Cargo gagne la traction de l’important flux Le Boulou – Bettembourg pour Lorry Rail et VIIA

C’est officiel : à partir du 1er juillet 2024, CFL Cargo remplacera SNCF Fret pour la traction de l’important flux entre Bettembourg et Le Boulou pour le compte de Lorry Rail et VIIA. Suite au plan de discontinuité, SNCF Fret devait laisser 23 flux à la concurrence, donc ceux de VIIA.

Il y a au moins 3 allers-retours entre Le Boulou et Bettembourg avec de nombreux chargeurs dont Amazon. C’est un véritable succès pour la société Luxembourgeoise qui vient de récupérer le flux VIIA le plus important en termes de volume.

SITL : rencontre avec CFL multimodal, acteur ferroviaire qui monte en puissance

Lors de notre visite au Salon de l’Innovation Transport & Logistique (SITL) à Villepinte le 19 mars, nous avons rencontré Nicolas Lecomte, « Head of Sales Rail Conventional » de CFL Multimodal (Filiale de transport de marchandise et logistique des chemins de fer luxembourgeois). CFL est une société qui assure la traction ferroviaire de plusieurs flux importants en Europe, mais exploite également le terminal intermodal de Bettembourg via sa filiale CFL terminals.

Dans la traction ferroviaire, le  groupe CFL multimodal assure deux types de flux : le conventionnel via CFL cargo et l’intermodal via CFL intermodal (camions + trains). Si CFL n’est pas un acteur majeur en France, quelques flux lui permettent d’être sur le devant de la scène, comme celui qui va de Poznan (Pologne) à Sètes, qui est rempli dans les deux sens. CFL cargo a gagné récemment différents trafics d’automobiles entre les pays de l’est et le France.

Les travaux sur le réseau

Sur la question de l’impact des travaux sur le réseau en France, la difficulté de prévoir la fermeture des sillons et le potentiel défaut de communication de SNCF Réseau, M. Lecomte estime que la situation en France est assez satisfaisante, avec des progrès considérables effectués par le gestionnaire d’infrastructure.

Par contre, M. Lecomte pointe les difficultés sur le réseau Allemand, avec des convois restés bloqués sans alerte du gestionnaire d’infrastructure Allemand, et le mécontentement des clients en conséquence. Les inondations dans le Nord-Ouest de l’Allemagne ont beaucoup impacté le réseau et des travaux considérables sont en cours pour remettre en état les infrastructures.

La discontinuité de service SNCF Fret : CFL sur le coup

Si l’on sait que DB Cargo France a remporté tous les flux Kombiverkehr et les flux VIIA Calais – Le Boulou, et que Régiorail et Lineas ont remporté un flux Novatrans, Lineas complétant avec un flux Hupac, CFL s’est lui pour sa part positionner sur le flux Bettembourg – Le Boulou de Lorry rail, qu’il s’est vu attribué officiellement pour un démarrage au premier juillet 2024.

Megatrucks et éco-taxe

Pour Nicolas Lecomte, le premier vote en séance du parlement Européen pour autoriser les megatrucks (camions de 60 tonnes et de 25m de long) est une source d’inquiétude, même s’il souligne la résilience et pertinence du transport ferroviaire. Cela pourrait freiner l’engouement pour le fret ferroviaire, voire provoquer un report modal inversé. Il espère que ces Megatruck ne se démocratiseront pas pour ne pas impacter le fret ferroviaire.

Concernant l’écotaxe, Nicolas Lecomte mentionne des pays en avance comme l’Allemagne et la Belgique où les routiers payent un péage spécifique pour permettre notamment de payer les infrastructures routières, mais aussi ferroviaires. En France, l’écotaxe est désormais sous la responsabilité des régions. L’implémentation de cette écotaxe permettrait de donner plus de moyens au réseau pour la régénération et les investissements (modernisation).

SITL, à la rencontre de Régiorail, entreprise ferroviaire ambitieuse

La société Régiorail participait au Salon de l’Innovation Transport & Logistique (SITL) à Villepinte, et c’est tout naturellement que nous sommes allés à leur rencontre. Nous avons rencontré Kurt Dherdt, Directeur Technico-Commercial, qui nous a parlé ouvertement sur la situation actuelle et les ambitions affichés de l’entreprise.

Une année 2023 catastrophique, mais 2024 s’annonce bien meilleure

Régiorail a souffert, comme beaucoup d’acteurs dans le domaine du fret ferroviaire, d’une année 2023 qui a mis la robustesse de la société à rude épreuve. M. Dherdt rappelle les principaux faits qui ont fait plonger dans le rouge les comptes de Régiorail :

  • Les grèves chez SNCF Réseau liées à reforme retraite, avec de nombreux convois annulés, des trains restés à quai, et des clients très mécontents
  • L’envolée du prix de l’électricité alors vendue via SNCF Réseau
  • L’éboulement dans la vallée de Maurienne et la fermeture de la ligne de Modane, qui a fait stoppé certains flux Régiorail. Régiorail voulait d’ailleurs créer un nouveau flux entre l’Italie et la France mais a dû faire marche arrière à cause de cet événement

Mais 2024 s’annonce bien meilleure selon Kurt Dherdt. D’une part, Régiorail a gagné un contrat pour un flux Novatrans avec 5 aller/retour (discontinuité Fret SNCF). D’autre part, un nouveau contrat va se mettre en route à partir de juillet 2024, avec également 5 aller/retour (nous ne pouvons pas diffuser le nom du client pour des raisons de confidentialité).

Régiorail mise pour un retour à l’équilibre au niveau rentabilité dès fin 2024, avec de nombreuses possibilités de développement.

Difficultés de recrutement des conducteurs de train / mécaniciens

Régiorail est en expansion et chercher à recruter. Mais selon Kurt Dherdt, il est difficile de trouver du personnel dans certaines agences, comme à Lyon, à Ambérieu ou encore à Valenton. Pour d’autres régions, il est bien plus simple de recruter, les volontaires étant plus nombreux.

Megatrucks, qualité du réseau et écotaxe

Pour Kurt Dherdt, la société Régiorail n’est pas trop inquiète de la prochaine arrivée des Megatruck (camions de 60 tonnes qui pourraient concurrencer le fret ferroviaire). En effet, ces engins ne peuvent pas aller partout, le rail étant toujours plus pratique pour du flux massifié.

Concernant les locomotives à hydrogène, Régiorail a effectué quelques tests mais cela s’avère trop compliqué avec un investissement conséquent et la nécessité d’un wagon spécial pour stocker ce carburant. Par contre, le concept « last mile » suscite l’intérêt avec des locomotives hybrides électrique / hydrogène pour permettre de réaliser les derniers kilomètres non-électrifiés sans changer de machine.

Concernant la qualité du réseau, Kurt Dherdt estime que la situation se dégrade et que les soucis de qualité sont fréquents, ce qui a un impact non-négligeable pour les clients de Régiorail.

Enfin, Kurt Dherdt se dit favorable à l’écotaxe pour renforcer l’attractivité du ferroviaire et financer davantage le réseau.

CEVA Logistics développe une nouvelle activité de logistique de véhicules neufs au port de Dunkerque

Dunkerque-Port et CEVA Logistics annoncent aujourd’hui avoir signé le contrat de réservation d’une parcelle sur laquelle CEVA va développer une nouvelle activité de logistique des véhicules finis destinée à de l’import et de l’export maritime.

Dunkerque-Port a retenu la candidature de CEVA Logistics, un leader mondial de la logistique, dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour la délivrance d’un titre d’occupation domaniale sur une parcelle de 9,5 ha.

Sur ce terrain, situé sur la partie Est du port de Dunkerque, CEVA va déployer une activité de logistique complète des véhicules neufs en lien avec les flux maritimes d’exportation et d’importation sur le port de Dunkerque.  

Des zones de réception et de stockage des véhicules seront créés ainsi que des espaces de chargement et de déchargement pour les trains et les camions porte-voitures. Une fois la parcelle aménagée, à partir du mois d’octobre 2024, CEVA prévoit d’y traiter près de 47 000 véhicules par an et d’atteindre un volume annuel de 95 000 véhicules, dès mars 2025. Ces projections reposent sur les relations étroites que CEVA entretient avec les principaux constructeurs automobiles, désireux de faire transiter leur flux au port de Dunkerque, porte d’entrée de la vallée de la batterie française et le seul port européen à proposer un écosystème autour de la mobilité électrique.

La construction d’un atelier de 600 m² permettra de réaliser sur site des opérations de préparation incluant des prestations de lavage, gravure, installation de plaques et autres activités d’esthétique et de mécanique sur 50 000 véhicules par an. Un atelier de peinture, faisant appel à une main-d’œuvre locale qualifiée est également prévu, ainsi que l’installation de bornes de recharge électrique et d’une station-service. 

À moyen terme, CEVA doublera sa capacité avec une parcelle supplémentaire de 10,5 ha, ce qui portera à 20 ha la surface totale de sa plateforme et à 8700 emplacements sa capacité de parc. 

CEVA, premier opérateur multimodal de véhicules finis en Europe, dispose, avec son réseau multimodal sans équivalent, sa flotte de 3000 camions et 3000 wagons porte-voitures auxquels s’ajoutent les capacités d’affrètement maritimes grâce aux navires car-carriers, de nombreux atouts pour développer sur le port de Dunkerque les liaisons intermodales et attirer des volumes supplémentaires. 

La mise en œuvre d’un embranchement ferroviaire, permettra à CEVA d’accélérer les rotations, en réservant 1 à 2 liaisons ferrées par semaine, et en affectant, sur une base récurrente, une partie de sa propre flotte de camions porte-véhicules.

Source et article complet : CEVA

Un projet Hyperloop entre Dunkerque et Marseille-Fos par la société Herman Speed

Qui disait que le fret ferroviaire allait à volo ? Après la mauvaise nouvelle concernant Railcoop et les interrogations sur la pertinence du projet Kevin Speed, voici qu’une jeune start-up, Herman Speed, annonce l’ouverte d’un premier réseau Hyperloop dédié uniquement au fret ferroviaire, entre le port de Dunkerque et le port de Marseille-Fos.

1000 km de tube pressurisé avec une vitesse pouvant aller à 500 km/h

Objectif de la société Herman Speed ? Concurrencer le fret maritime et le camion et relier deux ports importants en transportant des wagons de fret en moins de 3 heures. Tous types de marchandise serait autorisé, allant des portes-autos aux céréales en passant par le chimique et le trémie.

Herman Speed espère pouvoir commencer la commercialisation de son réseau révolutionnaire dès 2028, avec une rotation quotidienne pour commencer.

Herman Speed souhaite étendre sa toile et voir plus loin

Cette première connexion Hyperloop entre Dunkerque et Marseille sera aérienne en majeure partie. Elle passera à proximité d’Amiens, de Poissy, d’Orléans avant de traverser le massif Central et se diriger vers Marseille. Si le projet s’annonce titanesque et nécessite de nombreux moyens, Herman Speed estime pouvoir compter sur de nombreux investisseurs étrangers, y compris Chinois.

Pourquoi des investisseurs Chinois s’intéresserait à ce projet ? En cas de succès, Herman Speed souhaite créer un tube allant de Shanghai à Dourges pour transporter de la marchandise en moins de 3 jours (alors qu’il faut plus d’une semaine pour de fret ferroviaire classique. La construction de 12 000 km de tubes, rien que ça, permettrait de prendre des parts de marché au maritime et à l’aérien. Si une grande partie du réseau devrait passer par la Russie, Herman Speed espère que la guerre en Ukraine s’arrêtera prochainement pour renouer des relations économiques cordiales avec les Russes.